L’enjeu du prochain congrès du parti socialiste : être à la hauteur du moment ! !

Publié le par Xavier GARBAR

J’attends des socialistes, et des dirigeants des différentes sensibilités qui composent le parti et en font sa richesse, qu’ils se montrent dignes de cette période historique charnière...

En juin prochain, les socialistes tiendront leur congrès. Pratique démocratique à laquelle ils sont habitués, à laquelle ils sont attachés, même si elle est aussi l’occasion de polémiques et de controverses internes, même si elle est imparfaite et sujet à railleries et critiques des observateurs extérieurs et in fine des électeurs. Il est certes plus confortable de se passer de toute procédure démocratique et de se contenter d’applaudir la parole sacrée du chef charismatique, mais ce n’est pas l’ADN des socialistes depuis leur création. Mais parce qu’ils sont de ce fait exposés durant cette période aux regards de l’opinion publique, les socialistes portent, aujourd’hui plus que jamais une responsabilité immense.

Les motions d’orientation des congrès évoquent régulièrement, et souvent en dramatisant exagérément le trait, le « moment historique » dans lequel se trouve notre pays. Cette fois, cependant, sans exagération, et il faut en prendre conscience, le « moment historique » est là :

  • La guerre à nos portes, avec l’agression de l’Ukraine par la Russie de Poutine
  • Un renversement de la donne géopolitique avec un président des Etats Unis qui rompt avec le rôle traditionnel de son pays, d’allié et protecteur de l’Europe
  • Une Europe tétanisée, divisée, impuissante et velléitaire
  • L’extrême droite installée au pouvoir ou à ses portes partout en Europe, y compris dans les pays qu’on croyait les plus rétifs à cette dérive
  • Une hégémonie culturelle croissante de l’idéologie populo-fasciste dans les médias, les réseaux sociaux et l’opinion, qui se traduit à vitesse grandissante dans les urnes
  • Un surplace quand ce n’est pas un recul dans la prise de conscience et l’action pour combattre avec efficacité le changement climatique et ses conséquences sur la survie de l’humanité
  • Face à cela, une droite, sa version conservatrice traditionnelle comme la droite moderniste néolibérale, qui perd ses repères « républicains » et se montre de plus en plus perméable aux thématiques de l’extrême droite,
  • Et enfin une gauche affaiblie, affaiblie par ses divisions mortifères, par sa paresse à analyser les mutations du monde, et qui a bien du mal à présenter une alternative.

Le congrès du parti socialiste, s’il se résume à resservir à l’opinion ses divisions antérieures, si ses protagonistes pensent que le sujet du moment c’est de refaire les congrès précédents, de remettre en selle un ancien président périmé, ou de flinguer son premier secrétaire pour permettre à quelques ambitions aussi débordantes que pathétiques, de le remplacer, alors c’est qu’il n’est pas à la hauteur du « moment ».

J’attends des socialistes, et des dirigeants des différentes sensibilités qui composent le parti et en font sa richesse, qu’ils se montrent dignes de cette période historique charnière. Que sortent de ce congrès une richesse des analyses, pour comprendre ce monde en mutation, une volonté de travail pour proposer des solutions audacieuses et urgentes pour reconquérir le terrain perdu et enfin la volonté de réaliser le plus large rassemblement du peuple de France (et pour commencer du parti lui-même) pour conjurer le péril du retour de la bête immonde et proposer une alternative et une espérance.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article