GAUCHE REFORMISTE; VALEURS
Les valeurs
Ce sont celles de la gauche utile, fidèle à ses valeurs de liberté, d’égalité, de solidarité, de progrès social, mais soucieuse de les traduire en actes concrets, dans le monde d’aujourd’hui
Une gauche de progrès qui s’enracine (comme les autres familles, pas plus mais pas moins) dans l’histoire de notre pays, héritière tout à la fois, des philosophes des Lumières, des idéaux de la Révolution Française, des révolutions de 1830 et 1848, de la Commune de Paris de 1871, des réformes républicaines et laïques de la Troisième république, des conquêtes sociales du Front Populaire, du programme si progressiste et moderne du Conseil National de la Résistance, …
Mais une gauche réaliste qui assume ses responsabilités quand elle détient les manettes du pouvoir. Qui sait que pour avancer vers son idéal, mais dans le monde tel qu’il est, et non tel qu’on le rêve, elle doit parfois passer des compromis, et prendre ainsi le risque de se tromper, d’être parfois incomprise même quand elle ne se trompe pas.
Une gauche morale dont les membres en situation de responsabilité ne se perdent pas avec le temps dans le clientélisme, le népotisme, le cynisme, l’égoïsme, le sectarisme, le confort et les avantages matériels, … (là, une réforme morale s’impose, car l’exercice du pouvoir, on le sait, favorise ces dérives et peut parfois corrompre les meilleurs)
Cette gauche défend et promeut le service public, la protection sociale, la fiscalité redistributive, mais elle combat la bureaucratie, le gaspillage, les tricheurs (fraude fiscale, fraudes patronales comme fraudes aux aides sociales, …) et les profiteurs.
Elle défend la valeur travail qui reste à ses yeux un moyen d’accomplissement et d’épanouissement.
Elle considère comme normal et juste que le travail et l’effort soient récompensés, y compris par l’argent. Mais elle exècre l’argent gagné en dormant, la spéculation, la folie des marchés financiers. Elle préfère l’ouvrier, l’ingénieur, le créateur d’entreprise au boursicoteur, au rentier, au trader, à l’assisté permanent.
Elle veut donner à chacun les mêmes droits, l’égalité réelle des chances, permettre à chaque enfant de disposer de tous les moyens possibles pour apprendre, se réaliser, s’épanouir, aller le plus loin qu’il peut, s’il le veut, afin de rendre à sa famille et à la société ce qu’elles ont fait pour lui.
C’est une gauche généreuse, tolérante, qui connait et reconnait la différence (ethnique, religieuse, sexuelle, etc.) entre les êtres humains, qu’elle protège contre les discriminations, les sectarismes, les intolérances imbéciles et criminelles, mais qui préconise aussi de valoriser leur ressemblance et favoriser ce qui les unit et non ce qui les sépare.
Cette gauche aime la France, sa diversité ET son unité : ses paysages, ses villes et ses villages, ses montagnes et ses plages, ses forêts et ses sentiers, ses patois, dialectes et langues régionales, ses folklores et traditions, ses merveilleuses richesses culinaires, ses vins et ses liqueurs, ses accents, ses femmes, ses hommes, ses enfants.
Mais elle les aime tous, et tous ensemble. Divers mais unis. Différents mais égaux. Et elle aime la langue française, porteuse d’unité nationale, d’égalité entre les français de quelque partie du territoire qu’ils soient, vecteur à travers le monde des valeurs humanistes universelles.
Cette gauche aime la France et son Histoire, avec ses ombres et ses lumières. Elle exalte les faits glorieux qui ont fait sa grandeur, et principalement ceux qui ont tissé le récit national qui a construit le modèle social et républicain qui fonde son identité profonde.
Elle ne méconnait pas pour autant les périodes sombres et sa responsabilité dans certaines phases de l’histoire (l’esclavage, la colonisation, la collaboration…). Mais elle considère que celles-ci, qui ne sauraient d’ailleurs être imputées à la France tout entière et moins encore à tous ses ressortissants, ne doivent en aucun cas servir de prétexte à une repentance mortifère et une culpabilité ridicule.
Bien au contraire la connaissance historique, la reconnaissance officielle de ces périodes noires de notre histoire doit nous aider à prévenir de tels dangers, à agir ici et partout dans le monde pour œuvrer à une politique de paix et d’égalité des êtres humains.
Cette gauche aime la République, son drapeau, son hymne national, ses monuments emblématiques, ses cérémonies patriotiques. Car ils symbolisent son identité, si bien décrite par l’article 1er de la Constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales. »
La gauche républicaine aime la Patrie. Le patriotisme est né à gauche. En effet, s’il ne viendrait pas à l’idée de refuser à un concitoyen de droite le droit d’être patriote, la vérité historique oblige à rappeler que le patriotisme, né avec la mobilisation des volontaires de l’An II pour défendre la « patrie en danger » durant la Révolution, a longtemps été porté par le peuple et la gauche. Force est de constater que les classes dirigeantes et la droite ont été souvent enclines, dans les deux derniers siècles, à pactiser avec l’ennemi pour défendre ses intérêts et ses valeurs : « Plutôt Hitler que le Front populaire » clamait un certain patronat dans les années Trente. Le général de Gaulle n’était pas le dernier à détester cette bourgeoisie française qui s’était dans sa grande majorité rangée derrière le maréchal Pétain et la Collaboration. Et les discours et la littérature politiques de la gauche française de la Libération, dans toutes ses composantes, y compris et même surtout communiste, débordent de surenchères patriotiques.
La grande faute de la gauche de la fin du XXème siècle a été d’abandonner cette valeur à la droite et surtout à l’extrême droite. Le patriotisme n’est pas le nationalisme. Aimer la patrie française, c’est aimer le pays bien sûr et sa géographie si admirable, mais c’est surtout aimer ses valeurs humanistes, la liberté, l’égalité, la fraternité, toutes choses absolument incompatibles avec les exécrables thématiques du Front National qui prône le racisme, l’exclusion, la division, la discrimination, la haine de l’étranger. Voir ces gens-là se draper dans le drapeau français donne envie de vomir !
Cette gauche est résolument et fièrement Laïque. Elle ne méconnait pas la diversité des opinions, des croyances et autres options philosophiques, et au contraire leur assure une totale liberté d’expression (pourvu qu’ils respectent la loi), mais ne fait aucune hiérarchie entre elles.
Elle préconise la totale neutralité de l’Etat et des services publics, qui impose aussi à ses agents de respecter toutes les sensibilités en s’abstenant d’en arborer une dans l’exercice de leurs fonctions.
La République doit être généreuse mais pas laxiste. La gauche républicaine sait analyser avec humanité et comprendre le contexte social et familial de l’enfance d’un délinquant, sans pour autant excuser ses actes, car elle considère que rien ne supprime la responsabilité individuelle, et sans pour autant le dispenser d’une sanction ferme et proportionnée à la gravité de ses actes.
Enfin elle considère comme une liberté fondamentale le respect des lois que les citoyens se sont donnés. Elle prône le juste équilibre entre droits et devoirs, sans donner la priorité aux uns ou aux autres. Elle n’oublie pas que, comme le proclame l’article 6 de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, la « sûreté » est un droit imprescriptible de l’Homme.