L’URGENCE AUJOURD’HUI: NE PAS SE TROMPER DE MOMENT ET D’ADVERSAIRE
Le moment venu, il sera temps de dire les choses…Mais le moment n’est pas venu !
Certains trouvent peut-être les articles de ce blog trop élogieux ou trop indulgents avec la politique menée durant ce quinquennat. Il est vrai que je ne cache pas mon soutien à ce gouvernement et je le revendique.
Pourtant, les choses ne sont pas si simples.
Non je n’approuve pas toutes les décisions (ou les non-décisions) prises, non je ne voue pas un culte à François Hollande ou Manuel Valls,
Non, je ne trouve pas la gauche (et le parti socialiste en particulier) parfaite et exempte de défauts.
J’ai même beaucoup à dire sur tous ces sujets. Et j’en ai même parfois « gros sur la patate » comme on dit !
Mais il se trouve que, pour moi, on ne doit pas dire tout ce que l’on pense, à tout moment, en toute circonstance, sans se soucier des conséquences, juste pour se faire du bien, ou se faire bien voir, ou, parfois même, juste pour se faire voir tout court.
La gauche est ma famille, le parti socialiste le mouvement où j’ai choisi d’exercer mon devoir de citoyen, c’est en leur sein que je ferai d’abord connaître mes louanges ou mes critiques.
Je pense qu’ils en ont bien besoin et le moment viendra où ce sera un devoir de s’exprimer, publiquement le cas échéant, pour participer et alimenter un débat nécessaire.
Mais le moment n’est pas venu !
Aujourd’hui, dans les semaines et les mois qui viennent, le seul débat possible, le seul qui vaille de dépenser son énergie, le seul qui doit être proposé aux citoyens de ce pays, oppose deux et peut-être trois, projets de société :
La république sociale », la « République indivisible, laïque, démocratique et sociale » de l’article 1 de la Constitution, une société où l’économie de marché, nécessaire et incontournable, est encadrée par des lois régulatrices, protectrices des salariés, des personnes fragiles et de l’environnement, où les services publics, le système de protection sociale et la fiscalité contribuent à réduire les inégalités issues du libre jeu du marché, où des domaines entiers de la vie sociale sont protégés de la loi du profit, Santé, Education, Culture, Sécurité, etc.,
Ce modèle de société est déjà une réalité imparfaite certes, mais palpable et appréciable dès lors qu’on veut bien comparer avec le reste du monde. Il est issu des conquêtes républicaines depuis deux siècles, des luttes sociales, des réalisations des gouvernements progressistes.
Mais il reste un projet, car bien des progrès restent à accomplir pour tendre vers l’idéal républicain de Liberté, Egalité et Fraternité (entre autres : le plein emploi, la sécurité sociale professionnelle, l’éradication de toute pauvreté, la transition énergétique, …etc.)
La plupart des acquis durables ont été obtenus lors des périodes historiques où la gauche détenait ou participait au pouvoir. Toute interruption de sa présence au sommet de l’Etat constitue donc un danger majeur de retard pris dans la construction de la République Sociale, voire de déconstruction ou carrément démolition de celle-ci.
Le modèle libéral-conservateur
La droite française du XXI ème siècle, telle qu’on la perçoit clairement au travers des programmes de ses divers prétendants est loin de la droite gaulliste et keynésienne des trente glorieuses, laquelle partageait avec la gauche un certain nombre de valeurs progressistes, issues notamment de la Résistance au nazisme. La droite d’aujourd’hui s’est entièrement et ouvertement convertie à l’ultralibéralisme anglo-saxon, dans le sillage de Reagan et Thatcher, renouant ainsi avec les vieilles théories classiques de la droite conservatrice du XIX ème siècle. Son programme est clair : diminution drastique des dépenses publiques, suppression de plusieurs centaines de milliers de postes de fonctionnaires et donc démantèlement de pans entiers du service public, diminution des aides sociales, hausse de la TVA qui frappe tous les ménages, allègement des impôts des plus riches, suppression de l’impôt sur la fortune, allongement de la durée de travail sans augmentation des salaires, recul à 65 voire 67 ans de l’âge légal de départ en retraite, telles sont les principales mesures portées par tous les candidats à la primaire de la droite, dont les querelles, on le voit, ne portent pas sur le fond de leur programme.
C’est ni plus ni moins le modèle de société français qui est visé et dont la déconstruction est le rêve de tous les réactionnaires depuis la Libération et le programme du Conseil National de la Résistance qu’ils avaient été contraints d’accepter alors.
Le populisme autoritaire antirépublicain