PRESIDENTIELLE 2017 : POUR MOI C'EST CLAIR.

Publié le par Xavier GARBAR

PRESIDENTIELLE 2017 : POUR MOI C'EST CLAIR.
PRESIDENTIELLE 2017 : POUR MOI C'EST CLAIR.PRESIDENTIELLE 2017 : POUR MOI C'EST CLAIR.
PRESIDENTIELLE 2017 : POUR MOI C'EST CLAIR.PRESIDENTIELLE 2017 : POUR MOI C'EST CLAIR.

En ce mois d’octobre 2016, à six mois de l’élection présidentielle, l’incertitude et la confusion règnent à gauche.

Le président sortant va-t-il se représenter ? Le souhaite-t-il ? Est-ce souhaitable, pour la France, pour la gauche, pour lui-même ?

Autant de questions qui taraudent les militants et les électeurs.

Essayons d’y voir clair et de démêler l’écheveau.

Sur tous ces points mon point de vue, encore une fois, n’engagera que moi.

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Tout d’abord, et une fois de plus, je vais prendre le parti de privilégier les questions de fond avant les aspects tactiques, les projets avant les candidats, même si la personnalité de ceux-ci, pour une telle élection, est évidemment déterminante.

Quel projet de société, quelles valeurs, quel programme ?

Les nombreux articles sur ce blog ne permettent pas d’en douter, mon choix est sans ambiguïté.

Je choisis la gauche social-réformiste, une gauche qui ne renie pas ses valeurs tout en prenant en compte les réalités du monde d’aujourd’hui et ses contraintes.

Une gauche dont le projet est de sauvegarder et de développer notre modèle social, héritier des conquêtes démocratiques et sociales de la gauche républicaine et socialiste depuis le XIXème siècle.

Une gauche de gouvernement qui ne craint pas d’assumer les contraintes du pouvoir, qui refuse la démagogie et les facilités, mais qui ne craint pas de hausser le ton si nécessaire face à l’opposition –inévitable – des intérêts des classes dominantes.

Une gauche qui veut continuer à réformer la France dans le sens du progrès social, en privilégiant la démocratie, le dialogue social permettant de dégager des compromis « gagnant-gagnants.

Une gauche qui incarne les valeurs de la République, démocratique, laïque et sociale, et ses valeurs de liberté, d’égalité, et de fraternité.

Une gauche enfin qui, à l’expérience de ses grandeurs et de ses faiblesses, saura se refonder moralement, renouveler ses cadres, adopter les réformes nécessaires à un fonctionnement plus vertueux de ses divers organes.

 

Je choisirai donc sans surprise le candidat qui se réclamera de ces fondamentaux.

Et combattrai tout candidat dont le programme en est l’antithèse, toute force politique dont l’objectif est justement de mettre à bas cet édifice social bâti par les luttes et les acquis du combat républicain et du mouvement ouvrier.

A l’évidence, pour qui veut bien se donner la peine de lire les programmes des candidats à la primaire de droite, peu de différences les séparent pour mener à bien ce funeste dessein.

François Hollande est-il le mieux placé pour représenter cette option ?

A l’évidence, oui, mais….

Oui car je juge que son bilan est positif, contrairement à ce qu’ont réussi à faire croire à l’opinion la plupart des médias en phase avec les oppositions de droite …et d’extrême gauche. Pour l’établir il faut bien sûr comparer les résultats aux engagements qu’il avait pris et non au programme du front de gauche et tenir compte des contraintes qu’il a du affronter : lourd héritage des prédécesseurs, notamment en matière économique et financière, poids de la mondialisation sur l’économie du pays, évènements imprévisibles comme la guerre déclarée à la France républicaine par les criminels islamistes…

Oui, car avec toutes les réserves d’usage en cette matière si fragile, la France se retrouve, au bout de ce quinquennat en meilleure santé qu’à son début : retour de la compétitivité des entreprises, équilibres des finances publiques rétablis, reprise économique lente mais avérée et chômage qui, enfin,  baisse –certes lentement - depuis un an, pouvoir d’achat maintenu et même en légère hausse. La France a donc résisté aux conséquences de la crise, est en train de la surmonter  tout en respectant ses engagements européens, et cela sans porter atteinte à son modèle social. On a le droit de considérer que c’est bien peu, bien modeste par rapport aux espoirs qu’une partie du peuple de gauche nourrissait. On peut considérer que trop de gens souffrent encore du chômage, de la précarité, de la pauvreté, que les inégalités restent insupportables. Mais si l’on veut bien regarder nos voisins, espagnols, grecs, italiens, mais aussi allemands ou britanniques, on ne peut que constater que nous n’avons pas à souffrir de la comparaison.

Oui, parce qu’il a su incarner la République avec dignité face aux drames que le pays a connu dans sa chair lors des attaques terroristes, parce qu’il a porté haut la parole et l’image de la France dans le monde, ce qui lui a conféré à l’échelle internationale une stature d’homme d’Etat de premier plan, qui contraste avec son impopularité intérieure.

Oui aussi parce qu’il a fait adopter des réformes qui vont durablement changer – dans le bon sens – la marche de notre société : mariage pour tous, suppression du cumul des mandats, diminution des dépenses de la présidence et des rémunérations des ministres, transparence financière imposée aux élus, réforme territoriale, réforme bancaire, complémentaire santé étendue à tous les salariés, prélèvement à la source, tiers payant généralisé,  etc. Une nouvelle fois, le passage de la gauche au pouvoir laissera de nouvelles conquêtes sociales.

Oui aussi car, comme l’Histoire le lui reconnaîtra sans doute, ce Président est un homme honnête, , qui « aime les gens », comme il l’avait dit au Bourget en 2012, un vrai républicain et un vrai démocrate.

Qualités qui peuvent être des défauts pour "faire" Président, et se sont en grande partie retournées contre lui, son souci de transparence, son vœu d’être un président « ordinaire », sa confiance (trop) généreusement accordée, sa naïveté sans doute devant les faux amis, l’ayant conduit à devoir supporter les trahisons de journalistes avides de buzz, de ministres malhonnêtes ou à l’ambition démesurée, et à déstabiliser une opinion publique prompte à dénoncer les élites, mais ne supportant pas que leur président ne soit pas la réincarnation d’un Louis XIV ou d’un Napoléon !

Et oui enfin,  même si tout n’est pas réussi, même si je peux avoir des doutes sur telle ou telle politique! Et j’en ai,  -en matière de santé, par exemple, où la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés s’est faite sans vraiment tenir compte des avis judicieux du mouvement mutualiste,

- en matière d’éducation où les orientations du ministère semblent échapper largement au politique et suivre toujours la même pente « pédagogiste »,

- en matière d’environnement où le lobby anti nucléaire possède une influence démesurée, et où les « anarcho-fachos » dits « zadistes » imposent, par la violence, leur propre loi au mépris des décisions démocratiquement adoptées…

 

Mais si l’on doit ne s’engager qu’en faveur de ceux qui ont réalisé 100% de ses rêves, …comment dire ? Autant décider à l’avance que l’on ne s’engagera jamais, qu’on restera un spectateur impuissant de la vie sociale, ou qu’on sera, par principe, et en cultivant sa dépression sociale, toujours contre tout, toujours déçu et définitivement aigri.

 

…mais, si le bilan est favorable, …

…on ne peut se cacher l’impopularité du président, sans doute injuste, mais durablement installée dans l’opinion.

Pourra-t-il renverser la tendance ?

Doit-il se présenter si l’élimination dès le premier tour est certaine ? Passerait t-il même l’étape de la primaire de la gauche ?

Qui à sa place, dépité par une majorité si peu fiable, par une opinion aussi influençable que versatile, blessé par les coups bas et la confiance bafouée, n’aurait pas envie de prendre le large et plutôt que de laisser son énergie dans une campagne  électorale incertaine, au risque de la défaite probable voire de l’humiliation, qui n’aurait la tentation bien humaine de laisser aux suivants une place bien peu confortable ?

Si telle était sa décision, je la trouverais éminemment respectable, surtout parce qu’il pourrait à juste titre s’honorer de laisser à son successeur une situation bien plus enviable que celle qu’il avait trouvé lui-même.

Sa décision n’est sans doute pas prise et dépendra des prochaines semaines, mais je doute que tel soit à l’heure actuelle son état d’esprit. Comme il l’a laissé entendre, parce qu’il assume son bilan, ses insuffisances comme ses succès, et parce qu’en vrai démocrate il accepte à l’avance la défaite comme une hypothèse non dégradante, il est prêt à partir.

S’il décide de se représenter, je ferai partie ce ceux qui le soutiendront sans faille, d’abord dans la primaire de la gauche où il est essentiel de mobiliser les électeurs socialistes et républicains pour lui assurer un avantage net contre les fausses facilités de la gauche « frondeuse », avantage nécessaire pour lancer une nouvelle dynamique, et ensuite dans la présidentielle proprement dite où l’enjeu sera d’atteindre le second tour.

Tout cela paraît loin et peut-être inaccessible, mais l’Histoire a montré que les retournements de tendance dans l’opinion ne sont pas si rares. Encore faut-il avoir les idées claires, présenter une vision, un projet, mettre en lumière le projet destructeur de la droite libérale conservatrice et …mouiller sa chemise.

S’il renonce, la primaire devra sélectionner le candidat incarnant les mêmes fondamentaux, valeurs républicaines, laïcité, progrès social, social-réformisme.

A l’évidence, le premier ministre Manuel Valls s’impose pour prendre le relais. Sa politique à Matignon, son discours, sa loyauté (1) sans faille depuis le début du quinquennat le désigne sans hésitation pour moi comme le meilleur candidat.

Mais si un autre candidat à la primaire de gauche l’emportait, et bien que cela me chagrinerait beaucoup, compte tenu de ce que je pense de leurs orientations politiques irréalistes et démagogiques, je pense cependant, qu’il faudra alors respecter ce choix des sympathisants et voter pour elle ou lui lors du premier tour.

Premier tour au cours duquel je ne voterai pour aucun des "deux M".

Ni pour Macron qui a délibérément choisi de quitter la gauche pour satisfaire une ambition dévorante sans rien n'émettre encore que des généralités et des clichés éculés sur la politique, n'en déplaise à ses fans et aux médias, toujours en quête d'une nouvelle mode.

Ni pour Mélenchon, d'abord en raison de ses orientations (grosso modo les mêmes que nos "frondeurs"), ensuite parce que sa candidature élimine quasiment mathématiquement la gauche du premier tour et qu'il le sait, enfin et surtout pour l'avenir. Car s'il advenait qu'il devance le candidat de la gauche réformiste au premier tour, que la gauche radicale prenne durablement la première place à gauche, cela signifierait aussi l 'éloignement de celle-ci du pouvoir pour de très longues années. La droite retrouverait la rente dont elle bénéficia durant toutes les années où le parti communiste dominait la gauche. Repoussoir commode qui lui permit de durer jusqu'à ce que le parti socialiste reprenne le leadership dans les années soixante-dix.

Ce serait la deuxième mort de Mitterrand...et une période bien sombre pour le monde du travail et le modèle social républicain.

 1) Loyauté bien difficile dans le contexte médiatique français, où chaque parole en « off », chaque soupir, chaque doute, est immédiatement rendu public et monté en épingle pour mettre en scène une vision hyper cynique de la politique, vision qui n’est pas pour rien dans son discrédit dans l’opinion
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