Je suis mécontent ! Et je m’interroge : vais-je décider d’hiberner politiquement pendant quelque temps ? Les dernières péripéties gouvernementales m’attristent.
Je soutiens Montebourg sur le fond. Mais je désapprouve la manière et le moment de le dire.
Je soutiens Montebourg sur le fond :
A l’évidence, il ne faut pas se laisser enfermer dans les politiques d’austérité pratiquées par tous les gouvernements européens.
A l’évidence, seule une relance concertée de la demande au niveau européen est susceptible de relancer la croissance.
A l’évidence cette « réorientation » nécessaire de la construction européenne se heurte au diktat de la droite allemande.
Je rappelle que c’était exactement le contenu du programme du parti socialiste lors des dernières élections européennes…
Mais je désapprouve la manière et le moment de le dire :
D’abord, parce que comme je l’écrivais récemment (mais je visais les "frondeurs" ), on ne se mutine pas pendant une tempête et que, je l’assume, je crois nécessaire une certaine discipline dans une équipe.
Ensuite, je crains que la voix d’Arnaud Montebourg, et tout ce et ceux qu’il pouvait représenter, même si elle est désormais plus forte, ne soit finalement moins entendue.
Et je désapprouve la crispation autoritaire du premier ministre ne tolérant aucune note discordante.
Je les désapprouve l’un et l’autre d’autant plus, que les divergences sur la politique économique entre Hollande et Montebourg ne sont pas si éloignées que les médias – et hélas les principaux intéressés – veulent bien le dire. Je renvoie sur ce point le lecteur, une fois n’est pas coutume, à l’excellent article de Patrick Roger paru dans Le Monde du 26 août («Entre Montebourg et le gouvernement, des divergences plus que des désaccords »)
C’est toujours dans l’unité que la gauche l’emporte. Je reste convaincu que le souci de cohérence et de cohésion, que je comprends et que j’approuve, est atteignable en combinant la diversité des sensibilités, la liberté d’expression d’une part, la retenue et la discipline gouvernementale d’autre part.
Apparemment, chaque partie a jugé qu’il devait en être autrement….Je ne suis pas content !